#8 Plus de clients dans votre commerce de proximité en utilisant les astuces du E-commerce !

Si vous voulez faire le plein d'astuces pour gagner et fidéliser des nouveaux clients près de votre commerce ou de votre franchise, alors il ne faut rater ce webinar sous aucun prétexte 🔥

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Lorsque j'ai rencontré Cédric Gautier, ça a tout de suite accroché. Sans langue de bois et plein de bon sens, il m'a expliqué comment il accompagne au quotidien des centaines de petits commerçants dans leur digitalisation (Et là il va hurler car il déteste les mots du marketing 🤣)

Ce qui est le plus fort c'est que Cédric est un ancien boucher 🥩 qui a appliqué pour ses propres commerces ses techniques pour développer ses ventes.

On fera le tout des trucs et astuces qui font la différence, et vous allez avoir des surprises !

Et si vous souhaitez recevoir tous ses tips, courrez vous abonner à sa newsletter : https://je-suis-commercant.fr/

Et pour retrouver tous nos replays, c'est sur www.theramp.co/localmania

Romain Achard

Eh bien bonjour ! On se retrouve sur Local Mania.

Alors grande nouvelle, on a changé de locaux chez The Ramp. On est dans notre nouvelle salle dans laquelle je ferais mes prochains webinars. Voilà, je suis très content de recevoir Cédric Gautier, qui est le fondateur d’une newsletter qui s’appelle je-suis-commercant.fr et qui va nous raconter son parcours de ouf.

Avant de démarrer, je voulais remercier Jean-Baptiste Duquesne, le fondateur de 750g. Il nous a mis en relation et qui m'a dit « Romain, il faut absolument que tu vois Cédric. Ça va matcher et vous allez faire plein de choses ensemble. ». Et donc la première, c'est ce nouveau webinar de Local Mania.

Alors bonjour Cédric, ça va ?

Cédric Gautier

Salut Romain, ça va très bien. Impeccable !

Romain Achard

Bon écoute, cela me fait très plaisir de te recevoir. Vraiment, car à la fois lorsqu’on a échangé et que j’ai lu tes newsletters, il y a un côté 0% BS et 100% bon sens qui sort de tous tes propos. Je suis sûr qu'il y a vraiment plein de choses qu’on va apprendre sur ce petit commerce de proximité et comment, non pas digitaliser, mais trouver un peu des trucs et astuces simples pour booster les ventes et générer de nouveaux clients.

Alors pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Romain Achard, fondateur de The Ramp. The Ramp est une plateforme à destination des enseignes à réseaux et qui les aide à gérer leurs publicités locales, zone de chalandise par zone de chalandise, point de vente par point de vente, sur l'ensemble des leviers digitaux. Que cela soit du Display, de l’application mobile, du Facebook, du Google et Waze… plein de choses et puis cela ne s'arrête pas !

Voilà, donc on va se donner environ 30 minutes pour faire un petit tour des questions. Sur le côté, vous avez un petit chat si vous voulez poser des questions. N’hésitez pas, on y répondra à la fin. On retrouvera évidemment, pour les personnes qui se sont inscrites, le replay qui sera par la suite dispatché sur des plateformes tel que Youtube et en podcast sur Google Podcasts, Spotify et Apple Podcasts.

Alors peut être que j'ai beaucoup parlé et je sais que tu vas beaucoup parler aussi. Donc pour ceux qui ne te connaissent pas, raconte nous ton parcours qui est assez incroyable. Je vois que tu es déjà en tenu, alors voilà. A toi de jouer !

Cédric Gautier

C'est l'image de marque, tu vois ! Je veux quand même garder la tenue un petit peu.

Alors mon parcours incroyable, je ne sais pas. Mais en tout cas atypique dans une profession artisanale, ça c'est clair. Ce qu'il faut comprendre, c'est que moi au départ je suis boucher mais je me destinais pas du tout à ce métier. J'ai un état d'esprit très scientifique, j'avais le choix entre vétérinaire ou astrophysicien. C’est à peu près mes deux envies.

Alors vétérinaire je suis tombé vachement loin en étant boucher, parce que du coup je les avais mort à découper et j'aurais dû les avoir vivants. Il y a un moment ou ça a vrillé, ça a un peu foiré à cause d'une chose. C'est que moi l'école, ça se passait très bien mais je m'ennuyais. Je m'ennuyais pour plein de raisons, mais voilà, c'est quelque chose qui était pas très motivant. Mes parents étaient bouchers, mon père avait 14 boucheries à l'époque dans Reims et sa région, et pour avoir de l'argent de poche,il fallait travailler. Je me suis retrouvé à partir de 11/12/13 ans dans les labos à fabriquer des saucisses et tout. Contrairement à l'école, ce qu’il y avait de sympa dans les labos, c'est qu'on se marrait bien et on faisait un travail dynamique, fort, pulsé et en fait, c'était super agréable.

Donc voilà pourquoi à 16 ans, plutôt que de partir vers un cursus scolaire classique et pour moi plus ennuyeux, finalement je me suis dit « Ben la boucherie, pourquoi pas ? ». A vrai dire, les 2 premières années c'est compliqué. C'est un CAP, on bosse beaucoup, on bosse comme des ânes et c'est pas très motivant intellectuellement à ce moment-là pour moi. J'apprends beaucoup de choses mais je ne pige pas encore, à ce moment-là, l'intérêt intellectuel qu'on peut amener dans un métier artisanal.

Je fais un BP et là, le BP, je le fais à l'école des Métiers de la viande à Paris, donc j'étais le soir à Reims et je faisais le voyage. Là, je rencontre un de mes mentors dans ce métier qui s'appelle Xavier Cavaignac, qui est meilleur ouvrier de France maintenant et c'est un technicien du métier mais à très autre dose. Il va nous expliquer qu'une petite coupe peut se biaiser pour avoir tout un tas d'avantages et c’est un taré de ce métier.

D’un seul coup, il me raccroche parce que « Tiens là, voilà de la biologie ! ». Ah ! Esprit scientifique, je suis vachement content, j’ai des trucs qui me font palpiter un petit peu, et « Tiens, du commerce avec tout ça ! » et là ça devient intéressant le commerce parce que c'est du marketing, le commerce. On doit séduire un client, on doit lui expliquer qu'il a un problème et qu'on a une belle solution, enfin voilà. Et tout ça devient assez sympa.

Romain Achard

Juste comme ça, c'est ce mentor qui t’a redonné la flamme, en fait ?

Cédric Gautier

Ah ouais, clairement. Parce qu’il était vraiment intelligent, vraiment passionnant quand il parlait et il allait très, très loin dans les détails en biologie et tout ça. Ce métier, en fait, on peut s'amuser vraiment très loin dans le côté scientifique et moi, j'ai une fibre de vendeur, j'adore ça. Il y a quelque chose où on propose un produit et quand il s'en va, il y a quelque chose de palpitant.

je me souviendrai toujours de la première cliente que j'ai servi où j'étais totale en stress. On est gamin et tout ça. Au final, ça s'est bien passé car elle était très gentille, j’ai été lui faire la bise et cela m’a mis le pieds à l’étrier très sympathiquement.

Romain Achard

Direct quoi.

Cédric Gautier

Bah oui, c'est sympa le commerce de proximité pour ça, on peut faire la bise aux clients. Alors maintenant avec la Covid, on tape des coudes, c’est autre chose. Bref, après le BP je pars en Haute-Savoie et je travaille très vite à Genève. Je travaille dans une très belle boucherie très luxueuse. Alors moi, au départ, quand je travaillais chez mon père, on faisait de la boucherie où on avait énormément de débit. Là, je tombe dans une boucherie, je voulais essayer ça, une boucherie très luxueuse et je tombe sur une 2e personne importante pour moi, qui s'appelle Alain Brönnimann. Un vrai Suisse allemand avec qui on se retrouve dans une espèce de rigueur absolue, on ne supportait pas qu'une erreur sorte de ce magasin. C'était… pour nous la satisfaction du client, c'est un truc mais qui était débile à la Jeff Bezos. C’est-à-dire, c'est vraiment ça le plus important et basta.

Quelques années passées avec lui, on s'amuse bien, on devient pote et j’achète mon premier magasin à 26 ans, à Genève toujours, avec toutes les difficultés que cela a d'être un petit français et d'acheter un magasin ailleurs. Je me dis « J’achète un magasin de quartier, très populaire, très mal tenu à mon sens, un peu crado, un peu vieillissant, etc. ». Je me dis que si j'apporte mon savoir-faire très technique-pointu dans ce magasin-là et un peu de luxe, je vais cartonner.

Donc je me plante, mais littéralement. En 2 ans, c'est moins 50% de chiffre d'affaires, les factures commencent à être dures à payer, tout ça. Je bosse comme un fou et je ne comprends pas. J'en veux aux clients, ils ne comprennent rien, c'est des nuls, enfin voilà.

Finalement, je revends le magasin très vite, parce que j'ai un appel de l'école des Métiers de la viande, de mon ancien prof de gestion Luc qui me dit « Écoute, on cherche un formateur. Je me souviens que tu étais un bon élève, c'est cool si tu veux nous rejoindre. »

Hop Paris, magasin revendu en 15 jours, très rapide. Je me retrouve avec celui qui était mon mentor et qui devient mon collègue et ami, Xavier Cavaignac, et un autre petit bonhomme qui s'appelle René. C’était un prof de vente lumineux, parce que les pieds dans le terrain, c'est un mec qui a inventé des techniques de vente pour Bacardi à l'époque, quand ils sont arrivés en France, etc. Donc, il a un parcours fou. Il nous explique un truc bête, c'est la proposition. Propose ton truc. Je comprends, en accédant enfin au vrai marketing et aux vraies techniques de vente, toutes les erreurs que j'ai faites à Genève. Si ça ne marchait pas, c’était bien de ma faute car c'était moi le boss.

D'un seul coup, ça m’allume une lumière marketing et alors là, c'est un feu ardent. C’est-à-dire « Donc voilà où on peut mettre l'intelligence dans le marketing, comment on fait venir des clients et pourquoi ce magasin qui ne marchait pas à Genève pour moi, avait si bien cartonné pendant 40 ans. C'est justement parce qu'il était très simple, peut-être un peu crado, mais voilà. En tout cas, l'image de marque de ce magasin c'était le pas cher et les gens venaient chercher un produit sympa mais pas cher. Moi, j’ai fait un produit sympa mais luxueux, alors que je n’ai pas changé les prix. Mon branding était foireux.

Cela m’amène finalement a une année en tant que formateur là-bas où j'apprends un métier qui est le mien, de cœur clairement. Je me suis trouvé là-dedans. Je monte ma structure avec celui qui était mon ancien prof de de gestion et qui m'avait appelé. Finalement, on s'en va de l'école et on monte notre propre structure. On bosse pendant plus de 4 ans, on forme des bouchers partout en France, en Europe. On a été en Irlande, en Allemagne, en Belgique… Un parcours fou. On s'est retrouvé à découper des agneaux au milieu de Vulcania dans le cratère du volcan. Enfin des trucs un peu taré, vraiment drôle

Finalement, petit à petit, mon père veut partir à la retraite. Il me rappelle et j'arrive à Reims où je rachète ses deux magasins. Très vite, en fait, je récupère un très gros local de 600 m². Je mets les deux magasins et les deux équipes dans un seul endroit, très grand où on avait boulangerie, boucherie, traiteur et surtout une pièce centrale à la Ikea pour que les gens fassent un circuit. C'était important dans mes techniques de vente. Et cette pièce centrale au milieu, c’est une cuisine de démonstration où j’avais un cuisinier qui faisait du traiteur toute la journée. Donc on avait les bonnes odeurs et il donnait des conseils, c'est assez unique. Les gens rentraient d'un côté et sortaient de l'autre.

Romain Achard

Donc tu avais une espèce d'îlot central, un peu genre « ma préparation en live » et après tu circulais ?

Cédric Gautier

Tout a fait, les gens du coup on les obligeait, à la Ikea, de passer par un chemin où nous, très intelligemment, on mettait nos besoins de vendre etc…

Ce magasin-là a super bien marché, j’ai doublé le chiffre en 3 ans. Donc on est passé de 700 000 à 1,2 millions de chiffre d’affaire grâce à une seule chose en réalité, la plus importante d'une entreprise mais la plus méconnue des artisans. C'est le fichier clients.

Fichier clients que j'ai bâti, construit et on a envoyé de la newsletter, du SMS, du Facebook. Là je te parle de ça, maison était en 2012/2013, Facebook c’est fabuleux. On met 10 balles sur Facebook, on a 50 personnes qui rentrent dans le magasin. C'est génial ! Maintenant, ce n'est plus comme ça mais voilà.

On a l'utilisation des réseaux sociaux, de la PLV intelligente liée aux réseaux sociaux. C’est-à-dire, que si je communique sur le steak haché sur Facebook, quand on arrive dans le magasin, on ne voit que ça. On ne peut pas louper la promo du jour. A la base de ça, une vraie technique d'achat alors développée par mon père au départ qu’il m'a vraiment transmise, et que moi je pense avoir amélioré en amenant quelque chose de très humain avec les fournisseurs et en ayant tout un tas de décalage temporel. C’est-à-dire que, en gros pour t'expliquer, en décembre les bouchers veulent acheter des dindes et des chapons, et bien pas moi.

J’étais jamais pressé, j'en avais et j’en avais besoin, bien entendu, mais en fait j'étais jamais pressé au moment où c'était pressant, et j'étais très pressé au moment où personne ne voulait. En fait, avec un décalage de stock très malin, je ne vais pas rentrer détail, mais cela me permettait d’acheter des choses vraiment pas chères, d’excellente qualité et du coup par derrière, de proposer des promotions débiles qui faisaient vraiment venir les foules.

Voilà pour le parcours rapidement.

R.A.

Okay, donc en fait c'est marrant parce que t’as démarré la partie finalement formation où tu as quand même bien étrié les choses, et après t’as lancé ta boucherie.

C.G.

Je voulais mettre en application tout ce que j'avais compris, appris et fait appliquer aux autres pendant les formations en fait, l’inclure moi dès le départ. Quand j'ai créé ce très grand magasin, j'ai laissé 0 place au hasard, et cela depuis le code couleur. Tout l'ensemble du magasin devait faire ultra propre mais vraiment pas cher, parce que c'était ma base, pour expliquer aux gens qu'on vend pas cher. On n'a pas besoin de leur dire que c'est pas cher, on a juste besoin de les mettre dans un contexte qui fait pas cher.

R.A.

C'est quoi les codes couleurs ?

C.G.

C'est simple. Le pas cher, c'est du propre, c'est du blanc. Au-dessus de ça, j'avais mis une bande noire pour donner un peu d'élégance et une bande rouge. En fait ces 3 couleurs-là, qui sont très primaires, je les ai décliné dans tout la communication, le Facebook, etc. Tout était décliné la dessus. C’était une vraie marque.

R.A.

C’était une vraie identité

C.G.

Ce fond blanc donnait simplement un côté rassurant sur l'hygiène, qui était évidemment une évidence, clinique un peu. Surtout en fait, comme c’est blanc, c'est pas ce qui met en valeur. Le noir met très bien en valeur les choses de manière luxueuse. Tu ne verras jamais une montre présentée sur autre chose qu’un fond noir, sauf si tu veux la vendre pas cher. Là, il faut la mettre en vrac sur un truc blanc et ça, c’est des codes marketing comme ça qui existent et qu’on peut utiliser intelligemment.

R.A.

Okay et quand on a un peu préparé le dossier tu m'avais dit, parce que moi j'ai pas mal d'enseignes à réseaux qui nous accompagnent, que tu avais accompagné des enseignes à réseaux ou que vous avez formé des gens dans les enseignes à réseaux pour leur donner un peu des techniques de vente, des astuces, ce genre de choses… C'est bien ça ?

C.G.

Absolument. Donc il y a plusieurs réseaux, si on reste dans la boucherie. J'ai bossé avec toutes les enseignes d'hypermarchés sous couvert d'une formation payée par Interbev. Interbev, c'est l'interprofession qui prend une micro-taxe sur chaque kilo de viande vendu, et qui ensuite fait des pubs à la télé pour le bœuf etc. C'est Interbev derrière tout ça. Par exemple, le salon de l'agriculture c'est Interbev.

Et donc oui effectivement, je suis rentré grâce à Interbev dans toutes les grandes enseignes et dans tous les groupes de boucheries. Il y a des très grands groupes en France, le plus gros s'appelle Despinasse. Ils ont plein de boucheries dans les Grands Frais maintenant et ils ont aussi, je crois, 200 points de vente un truc comme ça. C'est vraiment colossal. Ils ont leurs propres abattoirs et voilà. Ils ont un marketing d'enfer, ce sont des vrais pros.

R.A.

Donc Grand Frais, à l'origine, ils ont démarré dans la boucherie ?

C.G.

Alors non, pas du tout. Au départ, c'est un grossiste en fruits et légumes et pour faire les grands frais, il lui fallait des bouchers. Les boucheries ne sont pas à Grand Frais, ce sont des bouchers indépendants.

R.A.

D’accord okay.

C.G.

Un indépendant ou une enseigne indépendante. Mais voilà, il y en a plein. Et comme ils ne savent pas forcément faire ce métier-là, c'est compliqué. Donc ils le font faire.

Et donc eux, je leur ai amené en fait à un retour aux bases du marketing et de la vente, des techniques de vente, des trucs bêtes. On en parlera juste après, j'ai une technique de vente ou deux à donner à ceux qui nous écoutent s’ils veulent essayer, c’est hallucinant.

R.A.

Alors ça, on adore ça.

C.G.

On adore ce petit insight comme ça. Alors en fait, on est revenu à ces bases-là et j'ai regardé aussi ce qui se faisait dans le e-commerce, parce que le e-commerce n'a rien inventé mais il a un truc génial, c'est qu’il mesure tout. Ça, c'est un défaut des commerçants en général, même des gros, ils ne mesurent pas grand-chose. Ils ne sont pas capables de nous donner un panier moyen et comment le faire évoluer, un nombre de clients par jour selon la période du mois et le faire évoluer, pourquoi faire telle action commerciale à ce moment-là parce qu'on en a besoin pour quelque chose. Ce décliné-là, un peu scientifique au final, personne n'y va. Donc moi, je leur ai amené ce bon sens-là.

« Pourquoi tu fais une promo en début de mois ? » C’est débile, les gens ont des sous, il vont venir. Les promos c’est en fin de mois, parce qu’il faut attirer les gens qui ont plus trop de sous, faut les aider à ça. Donc toutes ces choses-là qui sont simplement du bon sens, on a travaillé ça beaucoup. Le e-commerce, l'avantage c'est que quand on fait une pub sur Facebook, par exemple, pour faire venir des gens, et bien derrière, on a un retour. On a un retour chiffré, ça nous a coûté tant, on a un coût par mille, un coût par clic, etc. Donc on peut régler les choses et ça, ça devient vachement intéressant du coup. Parce que, par exemple, pour bâtir un fichier client, le e-commerce nous a appris qu'il fallait mettre une pop-up avec un cadeau, qu'on appelle un livre magnet, et ça on peut très bien le faire pour nous, en commerce. Plutôt que dire aux gens « Aller, tu as une carte fidélité, je te mets un tampon », mais j'ai jamais pris ton nom, ni ton email, ni ton SMS, c’est des conneries.

Un fichier client, ça se bâtit en disant « Bah tiens, si vous voulez un petit cadeau de bienvenue, je vous donne un mini saucisson, comme ton boucher-là, et en contrepartie, pour avoir ce petit cadeau qui normalement coûte 5 balles, donnez-moi vos coordonnées ». C'est sympa et on fait ça, on file un petit cadeau. Et la coordonnée, quand on l’a, après on peut aller chercher les gens par mail, newsletter, etc.

 

R.A.

Je me rappelle quand Jean-Baptiste avait lancé la table, donc les restaurants 750 g, il y avait cette idée de repartir avec la recette du restaurant.

 

C.G.

Voilà !

 

R.A.

En gros, cela te donne envie derrière de cuisiner. En fait, quand tu cuisines, t'apprécies aussi d’aller au restaurant.

 

C.G.

C’est des choses avec lesquelles on a essayé de travailler avec Damien. Damien Duquesne, le frère de Jean-Baptiste, 750G La Table. C'est des choses qu'il doit mettre en place. Pour l'instant ses problèmes sont ailleurs, mais effectivement, aller chercher les clients dans leur poches leur rappeler « Et votre recette, vous l’avez réussi ? Vous l'avez faite ? Sinon, venez goûter celle-ci, on vous la donnera à la fin. ». C'est juste violent, en fait, comme réussite ça. Cela marche très bien.

 

R.A.

Du coup, tu as lancé je-suis-commerçant.fr. Pour avoir tous tes bons conseils, je ne peux que recommander de s’inscrire sur ce site et sur ta newsletter qui est honnêtement très riche, très drôle, intelligente à lire, c’est assez bluffant. Je le conseille à tout le monde et ce n'est pas parce que vous avez une enseigne, une franchise, ou ce genre de choses. Il y a plein, plein, plein, plein de choses et d'astuces. Ce n'est pas qu’une histoire de boucher. C'est vraiment une histoire d'être malin et de bon sens. Donc tu peux peut-être nous raconter un peu je-suis-commerçant, combien il y a des gens ? Quand est-ce que t'as lancé ça ? Ton initiative.

 

C.G.

Alors, je-suis-commerçant en fait, c'est une idée qui s'impose parce qu’il y a un an, je revends mon magasin. Très bien, je me mets un peu à l'abri. Je me dis « Tiens, je vais me faire une année sabbatique », mais je n'y arrive pas en fait. J'y arrive pas, parce que j'aime trop faire des choses et tout. Je me dis « Tiens, je vais revenir vers de la formation, mais proposer un format en ligne ». Sauf que pour former les gens en ligne, il faut passer par ce qu’on appelle un processus universel de vente. C’est-à-dire, se faire connaître, il faut expliquer sa promesse, faut faire beaucoup de pédagogie et ensuite on peut proposer une offre. C’est-à-dire, ça ne se fait pas comme ça : « Tiens regarde, je suis le meilleur je suis joli, je te propose une formation au marketing en ligne pour toi, commerçant de proximité ! » Les mecs, ils vont dire « Mais j’ai pas besoin de toi ! ».

Donc en fait, le blog je-suis-commerçant.fr c'est ça. C'est la pédagogie, le fait de se faire connaître en tant qu'expert. Chaque article est une solution à un problème de commerçant, il y a 80 articles je crois aujourd'hui. La newsletter, naturellement, se fait comme ça. Bien sûr, quand les gens arrivent sur le site, ils ont la pop-up où j'offre un bouquin, enfin un livre électronique, un livret, avec plein d’astuces dedans applicables vraiment dans le commerce, et la newsletter chaque lundi matin à six heure, quand je suis réveillé, s'en va. L'idée c'est vraiment de donner des vraies astuces applicables, des vrais sens de réflexion applicables.

Mais moi, mon style c'est très rentre-dedans, je suis commerçant avant tout. Quand je rentre dans un commerce, un commerce quel qu'il soit, qu'il soit grand ou petit, j'ai des yeux lasers. Je vois tout de suite ce qui est génial et ce qui marche pas. Dans un dans un restaurant, je suis insupportable. Il ne faut jamais bouffer avec moi au resto, parce que je vois les problèmes des serveurs, de cuisine mais dans l'instant quoi et ça se renifle. C'est un truc comme ça. Ce gros pif-là qu’on prend avec toute cette expérience, c'est ça je-suis-commerçant. C'est de donner vraiment des bouts et chaque article, j'applique la formule de faire goûter le saucisson. Quand tu goûtes le saucisson d'un article, c’est une petite tranche, que tu l'appliques et que ça marche, t'as quand même envie d'en savoir plus et là derrière, tu arrives avec une offre de formation qui est en train de se construire maintenant.

Ça fait un an. Il a un an je-suis-commerçant. C'est plus de 4000 visiteurs par mois maintenant, donc ça marche très bien. Que des commerçants, par contre de tout ordre. Parce que ce qui est drôle, c’est que ça va du boucher de quartier, au responsable boucherie de très grandes enseignes, par exemple. Mais j'ai aussi des coiffeurs, j'ai des restaurateurs, j'ai des gros boulangers, des petits, etc. En fait, ce melting-pot-là fait que effectivement, on se reconnaît tous dans le bon sens commerçant. Moi, j'essaye de pousser le bon sens jusqu'à une réflexion qui remet vraiment les habitudes en place, parce qu’on est tous fait d'habitudes en pensant que c'est comme ça qu'il faut faire, parce que c'est comme ça.

Moi, je pose une question tout le temps, c'est « Pourquoi ? ».« Pourquoi tu fais comme ça ? ». « Bah, parce qu'on m'a dit de faire comme ça ».

Mauvaise réponse ! On va réfléchir. C'est peut être une bonne façon de faire, mais on peut peut-être réfléchir à faire mieux, enfin on verra.

 

R.A.

C'est marrant, parce qu'à t'écouter parler, alors moi je ne suis pas du tout dans le même business, je suis dans le business du Saas, enfin voilà. J'ai pas mal regardé, j'ai pas mal étudié ça, du growth hacking et tout ça, et c'est vrai que c'est exactement les mêmes ressorts, c’est-à-dire en effet tester, tester, tester. La magie du digital ça permet, en effet, d'avoir des résultats et d’essayer de basculer, de se poser la question du pourquoi. Souvent on ne se la pose pas.

 

C.G.

Il y a une formulation comme ça, que j'ai piqué à Bertrand Millet qui est un marketeur génial, pour moi, et que j’adore. On se connaît en plus. On s’est vu en Dominique Républicaine au mois de juin pendant une semaine et c’était cool. Je me forme pas mal avec lui aussi et il a une agence de marketing qui s'appelle Marketing Mentalist. Donc voilà, bref. Il a un concept qu'il appelle la « Réussite Inexorable ». C’est fabuleux déjà, c'est tellement positif. La « Réussite Inexorable » c'est ça, c'est tu as une intuition. Un scientifique, c'est ça, il a une intuition, il aune idée. Il la teste et si ça ne marche pas, ça ne veut pas dire qu’il a tort ou raison, ça veut dire qu'il a enfin récolté de la donnée. Donc cette voie-là ne marche pas, et bien on va prendre un autre chemin, puis un autre chemin, etc. Puis quand un chemin fonctionne, et le marketing analytiques nous permet ça, il suffit ensuite de tracer la route et de continuer. De continuer, puis de grossir et ensuite on va parler de Growth hacking, de scaling etc. Là, on va vraiment monter les marches de la pyramide du marketing.

La « Réussite inexorable », c’est un truc en commerce de proximité qui est une évidence. T’essaies un nouveau produit, tu en parles, tu en fais l’apologie, et tout ça. Il ne marche pas. Bon, pourquoi il ne marche pas ? On se pose cette question de pourquoi. On pose la question aux clients, pourquoi pas. Puis ensuite, on le déplace dans le temps, dans le magasin, dans notre communication et une fois qu'on a tout essayé et qu'il ne marche toujours pas, c'est qu'en fait, il n’y a pas de besoin. On l'abandonne, on en trouvera un autre. Tout ça nous amène des produits vedettes, en fait, très créatif, très malin. Si on a cet état d'esprit, c'est tout le temps qu’on est dans l'action et dans la validation de nos créations.

 

R.A.

Ouais, et il y a un truc qui est assez fort, je trouve. C’est un peu pour ça que moi, j'aime bien aussi ce que je fais en ce moment, parce que finalement on est a faire de la promotion de sites e-commerce. C'est sympa, mais faire la promotion de points de vente réels, physiques avec des vrais gens, des vrais vendeurs, je trouve ça génial.

 

C.G.

Absolument.

 

R.A.

C'est qu’en fait, quand on teste, on peut demander aux personnes. Dans le e-commerce finalement, on va essayer de déduire, on va essayer de faire des modèles prédictifs, mais il faut de la data, il faut du monde, enfin bon voilà. Puis des fois, les gens ne le disent pas. Donc là, quand on les a sous la main, pourquoi une offre n’a pas marché, est-ce qu'ils ont été contents, etc. C'est vrai que ce qu’on nous impose des fois à chaque achat, c’est une manière de quantifier la satisfaction. Là, elle peut être réelle et en vrai.

 

C.G.

Puis au-delà de ça, c’est très pragmatique. Quand un produit ne se vend pas, on s'en fout, les gens n’en veulent pas, point. T'as même pas besoin de leur poser la question, ils te la donnent la réponse. C’est comme les questionnaires en ligne et tout, ça personne ne répond jamais à un questionnaire en ligne. Cela n'existe pas. Les gens savent pas ce qu'ils veulent. Par contre, quand ils te l’achètent et qu'ils ont compris, qu’ils ont pigé que ça allait résoudre un problème de manière originale et du coup, quel était leur problème. Ça, c'est le job du marketer, c'est de comprendre à quel problème répond son produit, en fait. Une fois qu'il a pigé ça logiquement, il va le vendre.

 

R.A.

Okay. Alors juste pour rentrer un peu dans le concret, je ne dis pas qu’on n’y était pas, est ce que t'as une liste de fondamentaux sur le commerce, les bases dont on a parlé tout à l'heure ? Le fichier client ,semble être en effet quelque chose de clef. Quid de ton expérience, quelles sont les idées, les techniques vraiment, qui sont le socle ? Après, peut-être on parlera d'astuces et de choses comme ça. Mais la base de chez base, pour si tu n’as pas le socle, cela ne peut pas fonctionner.

 

C.G.

Ça c’est clair. La base de la base qui est la moins respectée en commerce de proximité, c'est le fichier client. Je vais le répéter mille fois, c'est la base de la base de la base. Il y a Jeff Walker, qui est l'inventeur du lancement orchestré, la « Product Launch Formula »,quand on lui parle de sa retraite, il dit « c'est bon, j'ai un fichier client ». Oui mais un commerce et ça, c'est un fichier client. Parce qu'un client, il va falloir aller le réveiller, lui parler de nos nouveautés, lui dire autre chose aussi. Moi la newsletter, je ne vends pas forcément dedans, par exemple, c'est pas le but. Le but c'est d’aider les gens. « Tiens, il commence à faire froid, penses, je ne sais pas, à changer ta coupe de cheveux ». Enfin le coiffeur, il a tellement de choses à dire aussi. Tout le monde a quelque chose à dire d’intéressant sur son métier ou pour ses clients. Vendre, ça se décline, ça découle en fait. On n’a même pas besoin de le faire. Ça, c'est la base.

L'autre base très importante, c'est la pub. C'est bête à dire, mais les gens n'ont pas compris que pour se faire connaître, le bouche-à-oreille ne marchait pas. Ça marche, mais c'est long, c'est chiant et ça marche très, très bien dans l'autre sens. C’est-à-dire, quand on a une activité d'entrepreneur commercial, commerçant, peu importe que soit le commerce ou le e-commerce, on fait des déçus. Forcément, il y a des gens qui ne sont pas super contents de nous et ça arrive tout le temps. Mais ce déçu, il est tellement dithyrambique sur sa déception, parce que c'est tellement joueur de dire « Ah, je me suis fait avoir ! Mais je leur ai dit ! Genre machin, etc. ». Là c'est beaucoup plus sympa. Donc du coup, un déçu il fait tellement de ravages, que de compter sur seulement ceux qui sont simplement satisfaits pour réussir à faire grossir notre entreprise ou se mettre à l'aise avec un meilleur chiffre d'affaires, plus de monde, tout ça, cela ne marche pas. Il faut faire de la pub pour faire venir les gens, point. Et c'est vachement simple pour les rentrer en listing client, c’est toujours pareil.

Ensuite le super essentiel, c'est d'entretenir ce fichier client. Donc le site internet, la newsletter, le SMS, tout ça et en fait de tisser un lien. Les gens n'ont pas pigé souvent, et pourtant le commerce de proximité, tous ceux qui ne sont pas commerçants de proximité ou artisans savent que s'ils vont chez leur boulanger, c'est qu'en fait il est sympa. Tu l'as dit tout à l'heure, tu vas chez ton boucher, il y a un truc de dingue, c'est les mini-saucissons. Il nous en file une fois, j'en achète à chaque fois, et tout. Oui, il est sympa et en fait quelqu'un de sympa, c'est quelqu'un qui entretient un lien aussi. Ton meilleur pote, tu l’as une fois par semaine au téléphone. Pourquoi pas ton commerçant s'il veut tisser un lien avec toi ? C'est vachement important.

Pour moi, ce qui est encore plus important dans un tout premier temps, c'est d’apprendre que vendre, ce n’est pas sale. Comme les gens viennent pour acheter, c'est cool. Donc du coup, il y a des techniques de vente. Il faut se former, en fait. Les techniques de vente, j'en donnais une qui est ma préférée parce qu'elle marche à pleurer, c'est LA technique de vente. Apple, ils ont une seule technique de vente dans leur magasin, ils en ont qu’une. Ils te mettent le produit dans la main et d'un seul coup, le iPhone devient ton Nin-Nin .Et t'as pas envie de quitter ton Nin-Nin, c'est normal, c'est humain. Et en fait, ils ne font que ça. Essaye ! Ils n’ont pas de vendeurs, ils ont des conseillers. « Ça vous plaît ? Je peux vous aider sur une fonction ?Etc. ». Le mec, il s'achète tout seul son produit. Il se justifie à lui tout seul pourquoi il a un Nin-Nin dans la main et qu’est-ce qu’il en a envie. Il ne sait pas pourquoi, mais il va s'acheter son téléphone à 1000 balles.

C'est juste une question de temps et ça, nous en commerce de proximité, c'est génial. Parce que t'imagine un coiffeur qui t'accueille, t'as pris rendez-vous, tu es une belle blonde avec de longs cheveux et lui, il a préparé son poste de travail avec un produit lissant ou délissant pour les cheveux blonds, le peigne qui va bien, la brosse , etc. Puis pendant qu'il est en train de coiffer la personne, elle a ça devant son truc. S’il est patron, il lui dit « ah bah tiens, vous avez des beaux cheveux, regardez ce produit ! ».Il le lui met dans la main, il n’a rien d'autre à faire, la vente est faite. Dans80% des cas, un produit dans la main fonctionne. C'est un truc de dingue. Moi, je le faisais faire à mes bouchers. T’achète une côte de bœuf, t'as la bouteille de vin qui tombe dans la main du client, on lui file comme ça. En plus, quand on te tend quelque chose, t'as envie de le prendre, c'est très humain. C’est tellement humain.

R.A.

Oui, c’est logique.

C.G.

Et celui qui ose reposer la bouteille, pour lui c’est une difficulté. Il a une boule au ventre de reposer le truc. Parce que lui cela l’embête, il avait un truc bien et « ah, j’ai pas les sous », il le repose. Nous c’est pas grave, tu le reposes, tu le redonnes tranquille. De toute façon, dans 80% des cas, on fait la vente. Et ça, c'est 20% de chiffre d'affaire, à marge, à tous les coups, augmenté sans de clients en plus. Tu ne peux pas te passer de la vente additionnelle, c'est pas possible.

 

R.A.

Ouais, c'est malin ! Alors oui, quand j'ai préparé le dossier, m'inscrire à tes newsletters, il y avait un truc que je trouvais assez marrant sur les distribs et les étals. En effet, ce qu’il y a du bon sens sur le fait de bien préparer ta vitrine.

 

C.G.

Pour les métiers à vitrine, les bouchers, les boulangers, les pâtissiers, ils adorent faire beau. J'adore ça, quand c'est bien l'aligné, bien droit, bien net. Ils adorent faire beau. Moi, j'ai ma meilleure amie qui bosse avec moi, qui était la chef de mes équipes. Elle, c'était une rectiligne. Quand elle mettait, tu sais, tous les pots qu'on peut avoir sur le dessus d'un rayon, les petits pois, les machins, etc. Elle faisait un truc très rectiligne. Elle disait « Ah, regarder, c’est beau, c’est très bien rangé, c'est net ! ».Ouais, mais c'est mort. Le rectiligne, c'est un électrocardiogramme plat. Cela ne marche pas.

Donc j'ai fait, la semaine dernière, le retour des très bons pâtissiers parisiens, chez Michalak, chez Grolet, chez tous ces autres grands pâtissiers, chez Hermé par exemple. Et ils ont tous ce défaut, étrangement. Alors, ils vendent beaucoup, ils n’ont pas besoin de faire mieux. Tu vois bien, ils ont une belle réputation, la renommée est là, mais ils ont tous un seul défaut, c'est qu'ils nous présentent les gâteaux rectilignes. Oui, mais ils ont quoi à vendre ? Tout ! Mais ça n'existe pas dans un produit frais, on a forcément des priorités. Un fleuriste, il a une fleur qui est là depuis 3 jours, il faut qu'elle dégage. Si elle n’est pas mise en lumière plus que les autres, comment le client comprend ?

Donc moi, ce que je propose, c'est qu’en fait on aménage nos rayons chaque jour. Et nous, on faisait des changements matin et après-midi, avec des endroits où c'est très aligné et d'un seul coup un plat rond, surélevé, éclairé et avec une étiquette différente, etc. En fait, d’un seul coup les rayons sont vivants. C’est « Toc, il se passe un truc !». Et les clients, on le voit, ça marche très, très bien. C’est-à-dire, qu’ils se baladent, ils n’ont rien à regarder parce que c'est compliqué une offre, quelle qu'elle soit, chez un poissonnier, chez un boulanger, etc. C'est compliqué, il y a plein d’offres. Mais d’un seul coup, produit du jour ! Il m'a fait du bien, il m'a aidé à acheter. Il m'a aidé à soulager mon problème.

Ça marche très, très bien parce que si en plus, on est congruent ; c’est-à-dire, que notre pub Facebook va dans ce sens, notre newsletter va dans ce sens, notre sms va dans ce sens, etc. Comment on fait, quand on est client, pour ne pas acheter le produit, alors que nous, on ne l'a même pas dit, en fait.  On va juste le mettre en valeur plein de fois. Le mentalisme fonctionne comme ça. J'ai une base magicien, et si tu t’es fait attraper par un mentaliste dans la rue qui te dit « Donnez-moi une chanson très vite ! » Pouf ! D'un seul coup, il te sort un papier « Là, je l'avais prédit ! ». En fait, il t'a suivi pendant une heure et il y avait une sonnerie portable avec cette chanson, dans un magasin on l’a mise, etc. Toi, tu ne t'es pas rendu compte, tu l'as entendu mais d’un seul coup, c’est elle qui est venue.

Le commerce, c'est vraiment ça. On t'a mis un petit bout là, un petit bout là et d'un seul coup, ça devient évident, c'est ce produit là qu'il te faut.

 

R.A.

Oui.

 

C.G.

Faire beau est une erreur. Faire beau, c'est une conséquence d'un travail, c'est la dernière chose, c'est la cerise sur le gâteau.Mais ce qui est important, c'est le gâteau. C'est pas la cerise. Si en plus, on fait beau, super. Mais tous les commerces n'ont pas besoin d'être beau. Par contre, tous ont besoin de vendre des priorités, que ce soit le marchand de vêtements ou un boucher, on a des priorités de vente, c’est obligatoire.

 

R.A.

Très clair. Tu en as d'autres des petits hacks comme ça ?

 

C.G.

Alors, si je reste sur le rayon en fait, j'ai une analogie là-dessus. Le rayon, c'est le scénario. Le magasin, c'est le scénario d'un film et on a un héros, un second rôle, un troisième rôle qui sont des produits vedettes, bien sûr. Cela veut dire ce que ça veut dire. On les met sous les projecteurs, ça veut encore dire ce que ça veut dire. Donc, qu'est ce que je fais faire à mon héros ? Qui est mon héros aujourd'hui ? Oùest-ce que je le mets ? Devant quelle caméra ? Devant quel machin ? En fait ça, quand on analyse son rayon le matin comme ça ou son magasin, on se dit « Bon bah j'ai besoin de vendre ça, donc mon héros à ses besoins. » Donc comment je le mets en lumière pour que mes spectateurs comprennent tout de suite que c'est lui le héros, que c'est lui le Schwarzenegger du film, tu vois ? Et que globalement, ils n’ont pas envie qu'il meurt tout de suite, il faut qu'ils le prennent chez eux, tu vois, pour qu'il ait ses avantages.

En fait, cette analogie là marche toujours très, très bien. Les commerçants me disent « J'avais jamais vu comme ça ! ». Ouais t'avais jamais vu comme ça, mais parce que t'as pas appris non plus. Donc en hack, c'est comment on attire l'attention finalement. Cela va être la base marketing. Alors, si tu veux un hack très précis, allez je vais t'en donner deux des exemples que je mets en place tout le temps et qui marche très bien.

Il y a le hack en rayon ou en magasin, c'est l'affiche à l'envers. C'est créer une affiche, un PLV et tu la mets à l'envers. Tu as tous les gens qui disent « Dis donc, vous avez mis l'affiche à l'envers ! »,« Tu as vu ce qu’il y a écrit dessus ? », « Ouais vous avez une promo. ». Et bien voilà, c’est tout, c’est tout bête. Tu changes un code tout bêtement.

 

R.A.

C’est marrant.

 

C.G.

Sinon, tu as la flèche plastifiée et collée par terre. En fait les gens, ils arrivent, ils marchent dessus, ils regardent, ils la lisent ,ils essaient de la ramasser mais elle est collée. Donc voilà. « Ah, vous avez vu, votre affiche, elle est par terre ». « Vous avez vu ce qui avait dessus ? ».

Après on peut décaler aussi les codes. Moi, j'en fait beaucoup comme ça, parce que je suis très joueur. J'avais fait à l'époque une chipolatas à base de gingembre et tout ça. On l’avait appelé la Chipophoria. Donc voilà, toute la communication autour de ça c'était un peu sexuel, mais très sensuel en tout cas, sur tous les couples possibles donc hétéros, gays, lesbiens, vieux, jeunes, mixtes, etc. Toute la communication était sur les étiquettes de la Chipophoria, il n’y avait pas son nom, il y avait juste un couple, par exemple, un homme bodybuildé avec une petite femme, etc. Les gens, ils tombaient dessus et alors, ce qui est génial dans ce genre de communication, c'est qu'il y en a qui crient au scandale, il y en a qui trouvent ça génial, mais c'est pas assez. Alors, tu as plein de haters, mais c'est génial car de toute façon, ce n'est pas tes clients. Tout va bien ! C’est tout bête.

 

R.A.

Très malin. Si vous avez des questions, n'hésitez pas. Il y a le chat, vous pouvez les poser et profitons d’avoir Cédric sous la main pour y répondre.

J'avais 2 petites questions. La première, alors j'imagine que tu leur donnes des bons conseils, quand on t'écoute on dit « Mais ouais, c'est vrai. Je suis passé à côté. Mais c'est vrai, c'est ça ce que je devrais faire ! ». Comment est ce que tu les aides à organiser leur temps pour, en effet, faire du digital ? C'est bien beau la pub, mais on se retrouve nous avec des points de vente qui nous disent « Mais moi je ne peux pas tout faire, à un moment donné, j’ai pas le temps. », alors que des fois, c'était bien organisé et pas si compliqué. Mais donc du coup, toi, comment tu les aides ou tu les fais réfléchir ? Tu leur dis « Et bien, faites comme ça pour démarrer » pour qu’ils prennent goût ? Parce que souvent, une fois qu'on a commencé à le faire, on a une petite routine et puis après, il faut prendre un peu de temps pour continuer et s'améliorer. On se prend au jeu, mais au début, ça fait un peu peur.

 

C.G.

Alors le temps, c'est l'excuse facile et réelle. Moi je fais toujours, quand j'arrive chez quelqu'un, et d'ailleurs il faut que j'inclus ça dans toutes mes formations en ligne au début, je fais un exercice qui m'avait été présenté par Fabien Olicard, qui est mentaliste et qui fait des spectacles partout. Il est cool Fabien Olicard, et en fait lui, quand il a commencé l'entreprenariat, il a eu l'occasion de faire un stage chez Youtube en Angleterre. C'est eux qui ont inventé ça et cet exercice, en 3 étapes, permet aux gens par un décliné un peu sympa, je crois que j'ai un article sur le blog d'ailleurs qui s’appelle « Valeur travail : Combien coûte ton temps » assez facile à trouver, de se rendre compte d'un truc. C'est combien ils se coûtent, combien ils coûtent et surtout combien ils devraient se rapporter.

En fait, à la fin de l'exercice, si le mec il dit « Moi je coûte, par exemple, 25€ de l'heure à l'entreprise, tout ce qui ne rapporte pas les 25€ de l'heure, je ne dois pas le faire. Tout ce qui rapporte plus de 25€, c'est mon boulot !». En réalité, quand on fait ce truc là, moi je l'avais fait pour moi même à l'époque dans mon magasin, moi tout ce qui était sous les 100€ de l’heure, il ne fallait pas que je le fasse. Ce n’'était pas à moi de faire. Cela oblige à déléguer, parce que en fait, tout ce qui peut rapporter plus, c’est-à-dire la communication, ça rapporte plus que 100€ de l'heure à celui qui le fait bien, le marketing en général, la réflexion, etc. c’est le boulot d'un chef d'entreprise. C'est d’arrêter à un certain moment d'être dans le compagnonnage. Le compagnonnage, c'est celui qui fait pour celui qui dirige et souvent, il fait les deux. Il est celui qui dirige et celui qui fait le compagnon. Mais non. C'est la maîtrise, le chef d'entreprise. Lui, c'est la tête pensante. S’il ne fait pas son boulot de tête pensante, s'il n’est que les mains dans le cambouis, il ne peut pas se rendre compte et lever sa tête du guidon.

En fait moi, cet exercice me permet de leur montrer qu’en fait, des fois, ils se payent 6€ de l'heure. J'ai eu le cas, il y a pas longtemps, d'un boucher qui est un mec fascinant, touchant, intelligent mais perdu dans son travail et dans le temps perdu. Tout le temps. Donc je lui ai dis « Ton premier job, c'est t’embauches quelqu'un pour faire ce travail de labo, parce que c'est pas ton taf. Aujourd'hui, ton taf c'est d'être à la vente, parce que ça, ça va te rapporter du pognon, et d'être à la communication. ». Il est passé de 80/90 heures par semaine à 45 heures. Pour lui, ça lui a changé la vie et d'un seul coup « Ah, bah j'ai du temps ». Moi je lui ai dis « Non, tant que tu fais encore 45 heures dans ton bouclard, t'as pas assez de temps. Moi je veux que tu fasses 30 heures dans ton bouclard avec ton couteau à la main, tes clients et tout ça. Et après tu prendras le temps. ». Ce qui veut dire qu'il va falloir apprendre à déléguer, donc apprendre à faire confiance. En fait, c'est vrai, c'est le frein principal. Comment on délègue ? En faisant confiance. Est-ce que c'est parfait ? Bah non, mais plus tu formes bien les gens au départ, quand ils rentrent chez toi, plus tu les informes et bien, plus ça fonctionne.

Moi, je leur ai j'ai créé un outil sur Notion pour faire l’unboarding justement, où les gens dans l’entreprise, ils mettent par exemple travail de labo, travail de magasin, techniques de vente. Le tout en trois colonnes et à l’intérieur, il y a une petite vidéo où la personne qu’ils vont embaucher, une semaine avant, elle reçoit le lien vers le Notion. Tu lui dis « Bah tiens, parce que tu seras au labo, regarde. En 4 vidéos, t'as le plan du labo où on range les choses, etc. pour éviter de perdre du temps ! ». En fait, les gens ça les met bien à l'aise et quand ils rentrent dans l'endroit, ils savent où sont les choses, ce qui est vachement bien, on gagne un temps fou. Et puis ils connaissent un peu l'état d'esprit de l'entreprise parce qu'ils ont vu en vidéo celui qui sera leur patron leur expliquer des trucs à la cool, et tout.

Le mec, il n’a pas besoin de répéter dix fois, parce que dans le labo, on va mettre une tablette et si t'as un doute, tiens tel truc. Et si on ne l’a pas mis, tiens tu nous fais la petite procédure, le petit tuto là. Voilà, tout ça se nourrit tout seul et c'est tout bête. C'est ça se servir du digital aussi dans une entreprise artisanale au final. Parce que les problèmes rencontrés sont toujours les mêmes.

 

R.A.

Okay ! Dernière petite question, c'est un peu la petite question Nostradamus. Moi, je vois qu'il y a un gros switch en ce moment. Alors, il y a eu la COVID qui est passée par là, mais l'importance du digital a commencé à être prise en compte par beaucoup de commerces. Moi, j'avoue que je suis bluffé par la capacité, finalement, aux commerces de proximité d’avoir compris ce qu'était le click-and-collect, de raisonner différemment. Cela s’est passé en six mois, les choses ont changé.

 

C.G.

Très rapide.

 

R.A.

Toi et moi, je vois qu'il y a une réalité aujourd'hui, en effet, au niveau marketing local qui est en train de changer. Cela s'organise, enfin voilà. Il y a des solutions, je pense que Google aide beaucoup et en fait, elle est en train de construire un vrai écosystème lourd sur le sujet. C’est les seuls a avoir vraiment compris l'importance, ça fait des années pourtant, mais là je sens qu’il a une énergie assez folle. Du coup, toi, comment tu vois un peu l'évolution aujourd'hui du marketing local ? Notamment dans la réalité d’un point de vente.

C.G.

Pour le coup, je te rejoins. C’est-à-dire que le marketing local, si on parle des outils numériques comme Google et Facebook, au final aujourd'hui c'est même, je vais le dire, presque le seul qui fonctionne. Pourquoi ? Parce que tu l'as montré dans un poste là que j’ai vu cette semaine. Une recherche Google la plupart du temps, c'est un truc local qu'on cherche. « Magasin de fringues à Reims » si tu es à Reims. Donc c’est super cohérent, en fait de lier, les deux. Facebook aussi. Je fais pas mal de pubs sur Facebook au travers d'une autre activité en national. Et en national, on a des résultats pourris depuis le mois de juin. Mais en local, par contre, on continue de faire cartonner les résultats. Parce qu’en fait, effectivement, c'est aujourd'hui la seule voie de développement de ces boîtes-là qui ont juste compris que les gens étaient bêtement humains avec leur écosystème autour d'eux et qu'il fallait les aider dans cet écosystème à se mettre en lien avec les gens.

Donc moi je trouve ça hyper cohérent. Ça n'a jamais été aussi vrai qu'aujourd'hui parce que les outils sont vraiment faciles à prendre en main de plus en plus. Et puis effectivement, l'effet COVID chez les commerçants, il a été délirant parce qu'il n’y a pas eu le choix. C'est à marche forcée et d'un seul coup, il fallait avoir un site pour permettre aux gens de pouvoir commander en ligne, pour être ou livré ou venir en click-and-collect. Il y a des boîtes qui ont été très vite pour développer ça, je pense à Rapidle, je pense à un autre à Soissons, bref. Mais il y en a qui ont développé des solutions très rapides où ton site est en ligne en une semaine. T'as des trucs, c'est facile à s'en servir. Le back-office, il est génial, vraiment simple, et effectivement, les gens ont pigé.

Ce qu'ils ne comprenaient pas, c'était « Ouais, mais à quoi ça sert Facebook ? ». En fait, t’es dans la poche de tes clients toute la journée, ça sert à ça. « Google sert à quoi ? » Je ne sais pas, tu cherches quoi toi chez Google ? « Ah oui, l’autre jour, je cherchais un coiffeur. Je l'ai trouvé en fait. Je ne savais pas qu'il faisait ça, je suis content voilà ». En fait, tout cela est tellement évident. On est dedans, c’est le prochain relais de croissance de Facebook, Google et tout ça. Donc ils vont appuyer dessus, et en plus, les gens sont prêts comme la Covid est passée par là. C'est cool, j’adore cette période.

R.A.

Okay, bon ben écoute, on a explosé le temps là. Je reste une demi-heure, mais là c’était passionnant. Ça fait 45 minutes, en plus de la demi-heure d'avant, donc il faut que je boive un verre d’eau.

Écoute, c'était passionnant. Donc j'invite évidemment tout le monde à aller s'inscrire et recevoir ta newsletter, et d’aller visiter je-suis-commercant.fr. C’est le moyen le plus simple de rentrer en contact avec toi et honnêtement tous tes conseils, c'est vraiment un truc bien. Dieu sait si je n'aime pas trop les consultants parce que souvent, je trouve que soit c'est des gens qui ne l'ont jamais vraiment appliqué, soit c'est des gens qui donnent juste des conseils car c'est plus simple de donner des conseils.

Là, on est sur des choses ultra concrètes, vécues et testées. N’hésitez pas à y aller et à te contacter, parce que je pense que tu peux vraiment aider, faire des check-up, des analyses et des choses comme ça. C’est vraiment intéressant.

Bon et bien, écoute merci beaucoup.

C.G.

Merci beaucoup !

R.A.

En tout cas, c'était génial. Jet e souhaite plein de réussites, plein de nouvelles aventures, de commerçants à accompagner et puis on se recroisera. Ça marche.

C.G.

Impeccable ! Allez, bonne journée à tous. Merci à toi Romain.

R.A.

Salut Cédric !

C.G.

Ciao !